Le Territoire Invisible

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D’étonnants sanctuaires ponctuent le territoire de l’Est de la Bretagne. Généralement, il s’agit de tombes solitaires, mais cela peut aussi être des arbres. Très souvent, elles se trouvent dans une forêt ou un bois. Toujours, elles sont dressées à la mémoire d’un bienfaiteur ou du supplice d’une innocente qui y aurait trouvé la mort après d’atroces sévices perpétrés par les Chouans pour certaines, par les Républicains pour d’autres... Des martyrs canonisés de manière populaire mais jamais reconnus par l’église. Depuis, les habitants des environs – et même d’au-delà – s’y rendent et les recouvrent de véritables marées d’ex-voto.
Bien qu’anciennes, ces pratiques sont plus vivaces aujourd’hui que ce qu’on pourrait imaginer. Il s’agit bien de pratiques vivantes et largement, mais secrètement, partagées. Lorsque l’on s’y rend, on peut croiser quelques personnes qui déposent un crucifix ou une petite Vierge en plastique ou qui entretiennent la tombe. On comprend alors que ce sont des gens du coin, que cette tombe a toujours fait partie de leur paysage, qu’on y vient, de génération en génération, quérir une guérison ou remercier un bon signe du destin. On comprend qu’on s’y rend aussi parfois pour déjouer les mauvais sorts.
Alors que grandissent les sentiments d’abandon et d’impuissance face aux profonds bouleversements actuels, ces rites séculaires, propres à ce morceau de territoire, permettent à ceux qui s’y vouent d’avoir encore la conviction de prendre part au cours des choses. Comme une forme de reprise en main du destin, même si cela se passe dans l’invisible et l’indicible et même si ces dévotions populaires doivent parfois faire face à des récupérations complotistes voire sectaires.
Ces photographies ont été prises en Ille-et-Vilaine, principalement autour de trois tombes guérisseuses : le Tombeau de Saint Léonard à Andouillé-Neuville, la Tombe à la Fille dans la forêt de Teillay, le Chêne à la Vierge dans la forêt de La Guerche-de-Bretagne.
 «J’ai tardé à marcher quand j’étais petit. Ma mère m’a mené à la Tombe à la Fille en espérant que cela m’aide à me lancer. Elle y a aussi pris un petit morceau de bois qu’elle a mis entre mon matelas et mon sommier, pour me porter chance. Il est resté là tant que j’habitais avec mes parents. J’ai fait la même chose avec mes enfants».
Adrien, chaudronnier à Bain-de-Bretagne
«J’ai tardé à marcher quand j’étais petit. Ma mère m’a mené à la Tombe à la Fille en espérant que cela m’aide à me lancer. Elle y a aussi pris un petit morceau de bois qu’elle a mis entre mon matelas et mon sommier, pour me porter chance. Il est resté là tant que j’habitais avec mes parents. J’ai fait la même chose avec mes enfants».
Adrien, chaudronnier à Bain-de-Bretagne

 « Il y a un peu plus de quarante ans, je me suis mis à faire des recherche sur l’histoire de Teillay, où j’ai longtemps vécu. J’ai écrit plusieurs petits livres que j’ai édités moi-même sur différents thèmes dont un sur la Tombe à la Fille. J’ai cherché à reccueillir toutes les versions de ce qui était arrivé à cette pauvre Marie Martin, la fille de la Tombe. Ça a eu un vrai succès dans le coin. Les 500 exemplaires que j’ai imprimés sont partis comme des petits pains. »
Jean, magasinier à la retraite à Rennes
« Il y a un peu plus de quarante ans, je me suis mis à faire des recherche sur l’histoire de Teillay, où j’ai longtemps vécu. J’ai écrit plusieurs petits livres que j’ai édités moi-même sur différents thèmes dont un sur la Tombe à la Fille. J’ai cherché à reccueillir toutes les versions de ce qui était arrivé à cette pauvre Marie Martin, la fille de la Tombe. Ça a eu un vrai succès dans le coin. Les 500 exemplaires que j’ai imprimés sont partis comme des petits pains. »
Jean, magasinier à la retraite à Rennes

 «J’ai grandi ici, pas loin de la Tombe à Houillot et de la Tombe à la Fille. Je me suis intéressée assez tôt à ces tombes et à ce qu’elles disent de notre territoire. J’aime à penser qu’elles inscrivent notre histoire dans un rapport spirituel et d’attachement profond aux forêts, aux arbres, qui ne disparaît pas tout à fait grâce à elles. Je pense qu’elles sont les marqueurs d’une certaine mémoire collective.»
Juliette, autrice et éditrice près de Châteaubriant
«J’ai grandi ici, pas loin de la Tombe à Houillot et de la Tombe à la Fille. Je me suis intéressée assez tôt à ces tombes et à ce qu’elles disent de notre territoire. J’aime à penser qu’elles inscrivent notre histoire dans un rapport spirituel et d’attachement profond aux forêts, aux arbres, qui ne disparaît pas tout à fait grâce à elles. Je pense qu’elles sont les marqueurs d’une certaine mémoire collective.»
Juliette, autrice et éditrice près de Châteaubriant

 « Ces tombes sont issues d'événements extrêmement violents. Aujourd’hui, la période est de nouveau difficile et de nombreuses personnes se rendent sur ces lieux pour se nourrir de ces énergies qui rejaillissent du passé. Cela aide à calmer les remous en soi. C’est la violence à l’intérieur des gens qui entraine la violence du monde. Si chacun en guérit, le monde ira mieux.»
Claude, agriculteur retraité au Sel-de-Bretagne
« Ces tombes sont issues d'événements extrêmement violents. Aujourd’hui, la période est de nouveau difficile et de nombreuses personnes se rendent sur ces lieux pour se nourrir de ces énergies qui rejaillissent du passé. Cela aide à calmer les remous en soi. C’est la violence à l’intérieur des gens qui entraine la violence du monde. Si chacun en guérit, le monde ira mieux.»
Claude, agriculteur retraité au Sel-de-Bretagne

 «J’ai grandi à Teillay. Quand on était jeunes, on prenait des bières et on venait sur la Tombe à la Fille la nuit, juste pour se faire peur. C’est un lieu qui compte pour ceux d’ici. C’est un des premiers endroits de mon coin que j’ai montré à ma copine quand on s’est mis ensemble.»
Andy, éducateur spécialisé à Rennes
«J’ai grandi à Teillay. Quand on était jeunes, on prenait des bières et on venait sur la Tombe à la Fille la nuit, juste pour se faire peur. C’est un lieu qui compte pour ceux d’ici. C’est un des premiers endroits de mon coin que j’ai montré à ma copine quand on s’est mis ensemble.»
Andy, éducateur spécialisé à Rennes